L’INSEE a publié ce mercredi son portrait social 2011 pour notre pays, assemblage passionnant de données et de courtes études. Le dossier comprend 12 études et 37 fiches thématiques, sans compter les annexes.
Parmi les études figure celle sur l’évolution qui s’est traduite par 10 millions d’habitants supplémentaires sur 26 ans, depuis les 55 millions enregistrés en 1981 aux 65 millions présents au 1er janvier 2011, évolution nettement plus rapide que dans les grands pays voisins, Allemagne, Italie et Royaume Uni, ce qui a permis à la population française de passer de la quatrième à la deuxième place de l’ensemble.
La différence avec les deux premiers pays se situe dans le niveau de fécondité, le nombre d’enfants par femme y étant passé en dessous de 1.4. Le résultat est que pendant que la France gagnait 10 lmillions d’habitants, l’Allemagne n’en gagnait que 3 et l’Italie 4. Aujourd’hui, la population allemande diminue, ce qui n’est pas encore le cas en Italie.
Les conditions de fécondité étant plus proches avec le Royaume Uni, c’est la différence de la pyramide des âges qui a fait la différence : le Royaume Uni avait une population de plus de 60 ans nettement plus élevée que la France, et a donc eu depuis 30 ans plus de décès.
On regardera avec intérêt page 3 le graphique qui montre l’évolution de l’indice conjoncturel de fécondité dans les 4 pays, pour constater qu’il a touché un niveau bas vers 1995 dans chaque pays (en réalité le Royaume Uni l’a touché un peu plus tard, vers 2002) et qu’il remonte depuis, partout. Attention, l’indicateur conjoncturel est affecté par le décalage de l’âge de la femme à la première naissance, qui conduit à sous-estimer provisoirement l’indicateur final. La reprise de la fécondité conjoncturelle pourrait s’expliquer, en partie du moins, tout simplement par la fin de ce décalage.
On trouvera ensuite page 4 un type de graphique que je découvre pour la première fois, et qui représente la répartition des taux de mortalité selon l’âge, dans les conditions de 1980 d’une part, de 2010 d’autre part. Un commentaire dans le graphique nous précise que le taux de décès avant 60 ans , se situe pour les hommes à 12% en 2010 contre 21% en 1980, et pour les femmes à 6% en 2010 contre 10% en 1980.
En examinant attentivement le graphique, on peut lire que l’âge où le taux de mortalité est le plus élevé, se trouve pour les hommes à 87 ans en 2010 contre 81 ans en 1980, et pour les femmes à 91 ans contre 84.
On peut comparer ces données à celles d’un autre tableau, qui donne l’espérance de vie à 0, 1, 20, 40 et 60 ans de 1994 à 2010. Sur 16 ans, pour les hommes, l’espérance de vie a augmenté de 4.5 ans à la naissance, de 4.3 ans à 1 an, de 4.1 an à 20 ans et de 2.7 ans à 60 ans (une partie du gain d’espérance de vie s’est faite sur la diminution de la mortalité avant 60 ans, comme on l’a vu dans les paragraphes précédents. L’espérance e de vie à 60 ans est estimée en 2010 à 22.4 ans pour les hommes et 27.2ans pour les femmes.
On notera dans ce même tableau que le gain à 60 ans a été pour les hommes de 1.1 ans entre 1994 et 2002 et de 1.6 ans entre 2002 et 2010. Comme je l’avais déjà signalé, les gains d’espérance de vie, après une diminution à la fin des années 90, sont repartis à la hausse.
Les remarques ci-dessus ne concernent qu’une étude sur les douze. A signaler une étude sur l’évolution préoccupante des élèves, notamment ceux en difficulté, face à l’écrit, depuis une dizaine d’année. Je pense aussi revenir bientôt sur les fiches thématiques concernant les salaires et les niveaux de vie.
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