L ‘annonce du décès de Bernard Brunhes ce lundi matin a attristé tous ceux qui avaient eu la chance de côtoyer l’ancien conseiller social de Pierre Mauroy à Matignon, devenu ensuite dirigeant du cabinet qu’il avait créé et un habitué des médias chaque fois qu’un problème social venait à la « Une » de l’actualité.
Début 1981, Robert Lion avait proposé à ce polytechnicien au commissariat au Plan de lui succéder comme délégué général du mouvement HLM. Le temps de préparer la transition et Robert Lion devenu directeur de cabinet du premier ministre Pierre Mauroy appelle Bernard Brunhes dans son équipe comme conseiller social. Ce dernier avait gardé un lien durable avec le milieu du logement social, bien évidemment renforcé en 1998 quand il avait répondu à la sollicitation de l’Abbé Pierre de reprendre la direction de Emmaüs Habitat (l’’abbé était tout sauf un gestionnaire…)
Il se trouve que j’ai pu rencontrer de temps en temps Bernard Brunhes, notamment dans le cadre d’une association de cabinets de conseil travaillant avc l’ANACT. Il avait les qualités indispensables à la médiation sociale : le respect de ses interlocuteurs quelque soient leurs statuts, une écoute attentive et la capacité intellectuelle de débrouiller puis d’expliquer clairement les situations et les points de vue de manière simple et pédagogique. C’est évidemment cette dernière qualité qui en faisait un habitué de France Inter.
Il avait un carnet d’adresse éblouissant (Xavier Bertrand et Martine Aubry lui ont rendu hommage) et pouvait appeler n’importe quel leader syndical, patron ou DRH du CAC 40 : son interlocuteur répondait rapidement. Il y aura sans doute énormément de monde vendredi matin à son enterrement.
Un jour, quelqu’un lui avait demandé « que faire pour l’emploi ? ». Il avait répondu : accompagner les chômeurs et favoriser l’innovation. La première partie de la réponse explique peut être pourquoiil a fini sa carrière comme vice président du groupe BPI, entreprise qui avait racheté son cabinet et dont le métier principal est l’accompagnement des chercheurs d’emploi. La deuxième partie de la réponse renvoie pour moi au combat de Christian Blanc pour les pôles de compétitivité. Le président de France Initiative (association aidant lew créateurs d’entreprise) qu’était aussi ce spécialiste du social avait trouvé dans cet engagement n moyen de mettre en œuvre ses convictions.
C’est peut-être ce que je retiendrais de cet homme de cœur et grand professionnel : loin des discours idéologiques, il n’a eu de cesse d’agir de manière pragmatique pour améliorer les choses très concrètement dans de nombreux domaines de la vie sociale.
Merci à lui
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