Le gouvernement japonais a décidé d’élargir la zone d’exclusion autour de la centrale de Fukushima, à quelques communes proche. La mesure parait soit trop tardive soit stupide au vue des données dont on dispose maintenant, mais on ne sait pas forcément tout !
La commission de sûreté nucléaire japonaise estime les émissions radioactives à 630 000 téra becquerels depuis le début de l’accident et à 1 téra becquerel par heure actuellement, ce qui ferait en un mois un millième de ce qui s’est déjà échappé. L’essentiel des fuites aurait eu lieu le 15 mars et elle représenterait environ 10% des rejets de Tchernobyl, ce que l’IRSN disait déjà le 22 mars. En fait, les chiffres donnés par la commission japonaise correspondent plutôt à 5% de ce qui a été rejeté à Tchernobyl.
Sur ces rejets, et toujours selon les chiffres de l’IRSN, si l’on compte en téra becquerels, on aurait environ 85% de gaz rares, notamment du Xénon, 9% d’iodes, 4% de tellures et 1% à 2% de césium.
Le Xénon 133 a une période de 5.3 jours. Entre le 15 mars et le 13 avril, il a été divisé par 20 environ. L’iode 131 a une période de 8 jours (les iodes 132 et 133 ont une période plus courte) et il a été divisé par 12 environ sur la même période. Les tellures ont aussi fortement diminué alors que la part de césium est quasiment sans changement.
Encore un mois, et le césium sera dominant parmi les rejets restants, qui se situeront donc à un niveau environ 50 fois plus faible que le 15 mars. C’est d’autant plus vrai à proximité de la centrale, car le césium se dépose plus vite sur le sol que les iodes et gaz rares.
Les mesures qui sont faites actuellement dans les environs de la centrale donnent donc des valeurs qui diminuent tous les jours. Au contraire, d’ici un mois, le césium devenu complètement dominant, la mesure sera durablement valable.
On comprend donc pourquoi le gouvernement japonais se donne un mois pour évacuer de nouvelles zones : d’ici là, il aura pu repérer les zones où le césium se sera accumulé plus qu’ailleurs, pour des raisons de vent ou de pluie.
Le Japon envisage de zone ou la radio activité serait supérieure à 20 millisievert par an.
Revenons aux chiffres initiaux. Que se passe t’il si les rejets sont répartis dans l’ensemble de l’atmosphère de la planète ? Si on compte 1 milliards de km2 de surface du globe et une épaisseur de seulement 1 km d’air, on a 10 puissance 9 km3 soit 10 puissance 18 m3 ; Il y a donc un peu moins d’un becquerel par m3. Un becquerel correspond à 1 désintégration par seconde, et il y en a environ 4000 dans un corps humain de 80 kg pour le seul carbone 14.
Bien entendu, les rejets ne se sont pas répartis uniformément sur toute la planète. Si on considère la zone de 20 km autour de la centrale, elle représente environ 120 km2 ou 120 millions de m2. Si 10% des rejets de césium (soit l’équivalent de 600 téra becquerel) se sont posés là, il y en a 5 millions de bq au m2
Il est donc assez probable, qu’avec une dispersion qui n’est certainement pas homogène, on trouve des zones ou la radio activité est telle que les doses reçues par un habitant serait supérieure aux seuils considérés comme acceptable. Une cartographie détaillée est donc indispensable. Elle permettra aussi de voir s’il est possible de décontaminer partiellement certains sols.
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