Massacre

On l’avait oublié : un vrai dictateur n’hésite pas à faire tirer sur la foule, même quand il a prétendu pendant des années être le guide de la révolution du peuple ou que son pays préside à l’ONU la commission des droits de l’homme. L’utilisation de mitrailleuse contre des manifestations apparemment pacifiste en dit long sur le respect de la vie humaine, surtout celle des autres.

 

Avec Mouammar Khadafi, on voit aujourd’hui remettre en cause un leader vieillissant, comme l’ont été avant lui Ben Ali et Moubarak. Mais le régime du  « guide » libyen (traduisez Führer en allemand ou « Duce » en italien) s’apparente moins çà la corruption policière de Tunisie ou d’Egypte qu’au véritable dictature comme en Syrie ou hier en Irak.

 

On ne peut que s’étonner que des civils aient pris le risque de s’opposer à un tel tyran ; Il est vrai que la défection d’unités de l’armée, d’ambassadeurs et même de ministres montre à quel point le régime avait une base étroite.

 

Avec le recul, on peut se dire que la manière dont les régimes communistes d’Europe de l’Est ont pu tomber est presque miraculeuse. Staline et Mao ont en leur temps fait des dizaines de millions de mort parmi leurs compatriotes. On se souvient des 2500 à 3000 morts de la révolte hongroise écrasée dans le sang en 1956 par les soviétiques, des dizaines de morts suite à la révolte ouvrière de Berlin Est en 1953. On se souvient aussi des morts de Santiago ou de Buenos Aires sous les dictatures militaires

 

La chute du rideau de fer à la fin de 1989 s’est passé sans presque d’effusion de sang !

 

Que va t-il se passer demain dans les monarchies arabes, en Irak ou en Iran. ? Et que va-t-il se passer demain en Chine, un pays qui pratique encore largement la peine de mort ?

Nous ne pouvons qu’espérer qu’il n’y ait pas de nouveaux massacres