A lire dans la presse le salaire de tel grand patron, de tel sportif ou des traders, on finit par se demander qui sont ceux qui gagnent beaucoup et quelle est leur rémunération. L’INSEE a récemment répondu à cette question, que le rapport de son directeur général avait déjà abordé il y a un an.
Le rapport de Jean Philippe Cotis avait analysé l’évolution sur 10 ans (de 1996 à 2006) des rémunérations des salariés à temps complet en observant les montants par décile (le montant du premier décile est celui en dessous duquel se trouvent 10% des salariés).
Il notait que le premier décile
avait augmenté plus vite que tous les autres (les salaires les plus bas ont
progressé plus vite que les autres). Cependant , si on s’intéresse au dernier
centile, on note qu’il progresse un peu plus vite (1.1% contre 1% par an) que
le premier décile, grâce à une progression nettement plus rapide en première
période (donc sous Jospin).
Si on observe le dernier millile
(soit moins de 30 000 personnes) on note une progression nettement plus rapide
(+2.5% par an, là aussi grâce à une augmentation forte, 3.1%, entre 1996 et
2001, plus modérée, 2.0% ensuite).
Si on compare les augmentations d’un décile à l’autre, on obtient une croissance de 10% entre déciles, du premier au sixième. Ensuite l’écart augmente : +13.9% du 6ème au 7ème, +19.3% du 7ème au 8ème, +33.7% du 8ème au 9ème, +31.9% du 90ème centile au 95ème, +82.7% du 95ème au 99ème et enfin + 148% du 990ème au 999ème millile ! On le comprend, il y a une pointe très faible en nombre et très bien payée.
L’étude de l’INSEE sortie début avril s’est intéressée au dernier centile, à ces 1% des salariés les mieux pays. Il s’agit ici des salariés du privé. Ce dernier centile, représente 133 000 personnes en 2007 dont le salaire annuel brut est au moins de 124 573 euros.
L’INSEE note qu’au dessus de ce montant, on trouve très peu de fonctionnaires, environ 1200 dans la fonction publique d’Etat. Par contre on en trouve environ 160 000 parmi les non salariés, avec un revenu moyen limité à 164 200 euros.
La presse parlait il y a quelques
semaines des 140 000 euros mensuels de Laurent Blanc à Bordeaux, supérieurs aux
100 000 euros mensuels envisagés pour lui comme successeur de Raymond Domenech.
De quoi se demander si les sportifs de haut niveau sont nombreux parmi les très
hauts salaires. En réalité, il n’y en a qu’un peu plus de 1000, soit 0,8% du
total. Il est vrai que leur revenu moyen atteint 444 955 euros pour 215 664
euros pour la moyenne de ces très hauts salaires.
En fait, dans ce 1% les mieux
payés, on trouve un quart de dirigeants, et des cadres supérieurs. Ceux de la
banque ne sont pas non plus si nombreux (5.8% du total)
Parmi les non salariés, on trouve d’abord des médecins (27% du
total) puis des juristes (12%), des dentistes (9%), des pharmaciens (7%).
A noter que 80% des plus hauts salaires de 2002 le sont encore en 2007. Le renouvellement existe, mais il est assez faible.
Enfin, ou pourra aussi lire une
étude de l’INSEE sur les très très hauts revenus : pas le 1% le plus élevé
ni le 0,1% le plus haut, mais les 0,01% des plus gros revenus. On ne sera pas
surpris d’apprendre que la part des revenus du patrimoine dans leurs entrées
annuelles est nettement plus importante
que la moyenne ni que leurs revenus ont beaucoup augmenté entre 2004 et 2007.
Mais il serait plus révélateur de faire cette comparaison entre deux dates
situées au même moment du cycle boursier.
Pour l’ensemble de la population les revenus d’activité représentent 92% des revenus imposables totaux, les revenus du patrimoine 6% et les revenus exceptionnels 2%. 40% des ménages touchent des revenus de leur patrimoine, parfois évidemment pour des sommes très faibles.
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