Quelles qualités pour réussir en politique ? Il se trouve que trois de mes collègues communards abordent ce jour ci le sujet, pour des raisons et avec des avis fort différents. Et que par ailleurs, c’était justement hier un sujet de conversation avec des amis
Un
swissroll se désole du choix du premier président de l’Europe et y voit la
deuxième mort de la constitution européenne giscardienne, avant de nuancer son
propos dans un additif. Pour le choix des personnes choisies à ce poste et à
celui de ministre des affaires étrangères de l’UE « l'origine
géopolitique, l'appartenance partisane et le sexe sont déterminants, avec la
capacité de se fondre dans les rouages et de ne pas prendre trop de
place »
Il n’est pas surpris du résultat
lié à un mode de désignation « . à l'issue d'un conciliabule dans un
cercle fermé d'élus des entités constitutives, et non au terme d'une campagne
politique ouverte ».
Donc la procédure promeut des
personnalités de consensus, dont on peut craindre qu’elles manquent de
personnalité (François Brutsch ne le dit pas, mais on peut comprendre ainsi son
billet, ce qui a sans doute contribué à l’additif)
Authueil avait la veille commis
un article qui partant de l’algarade Royal Peillon, notait que le rôle écrasant
du président de la république en France, conduisait à la sélection de candidats
ayant pour le moins un ego surdimensionné et un équilibre psychologique peu
évident ( il parle même de « tarés »).
Samuel s’en désole, et propose
pour y échapper des modes de sélection plus indirects.
En un mot, Samuel doit préféré le
processus indirect de Bruxelles, que Daniel Cohn Bendit qualifiait il y a
quelques jours en une de Libération de non démocratique.
Radical Chic écrivait le même
jour un article assez drôle et bien vu pour stigmatiser le comportement des
différents leaders du PS, faisant semblant d’appeler à l’unité mais passant
leur temps à jouer perso.
Le comportement décrit par
Guillermo est bien le même que celui que décrypte Samuel, dans les commentaires
duquel certains proposaient le scrutin par liste pour faire émerger les plus
compétents plutôt que les plus populistes. J’avoue ne pas être convaincu.
On notera que Jacques Delors,
dont Wikipédia affirme qu’il fut « de loin le plus influent et le plus
marquant des titulaires à ce poste » (de président de la commission
européenne) n’a été élu qu’une fois, comme Maire de Clichy (et il ne le restera
qu’un an) et qu’il a refusé de se présenter à la présidentielle de 1995 alors
que son parti était prêt à la désigner.
Cela ne l’empêchait pas d’avoir son ego et d’être capable de menacer régulièrement de démissionner, mais cet ego
n’éclipsait pas tout le reste, comme chez la plupart des hommes politiques
importants.
A contrario, un ami, militant
politique avec qui je discutais du sujet, se désolait hier du faible nombre de
militants cherchant à promouvoir leurs idées, à coté du grand nombre
d’adhérents cherchant une place. Et il ajoutait : la politique est un des
rares endroits où les crétins ont une chance !
Pour une fois, je serais assez
d’accord avec Samuel, du moins avec le diagnostic. Je suis trop attaché à la
démocratie pour souhaiter le système indirect qu’il suggère. Peut être que des
mesures sur le cumul des mandats et la limitation du nombre de mandats
successifs changerait un peu les choses.
On notera cependant que c’est un
peu partout pareil. Ne faut il pas être complètement mégalo pour souhaiter
diriger des boîtes de la taille de Renault ou Total ? Mes lecteurs
habituels connaissent l’admiration que j’ai pour Christian Blanc. Il a été un
grand patron, mais à mon avis ne l’a pas vraiment cherché. Et il est secrétaire
d’Etat quand n’importe quel recruteur
ne pourrait que noter qu’il a le plus beau CV du gouvernement en terme de
réalisation.
Je crains bien que nous aurons encore en 2012 à nous prononcer sur une même bande d’arrivistes mégalos !
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