Cinq des dix sites les plus pollués de la planète se situent dans l’ex URSS. Dans une logique d’industrialisation à tout crin et de dépôts non surveillés, les régimes soviétiques ont été particulièrement pollueurs, quand l’Occident commençait à changer ses comportements dès le début des années 60.
On se souvient bien sûr de Tchernobyl, on connaît l’état de la mer d’Aral, on sait que les militaires russes ont expérimenté des armes de toutes sortes, notamment bactériologiques, et qu’ils ne les ont pas rangées particulièrement bien. Les bases militaires russes dans les pays de l’Est, ressemblaient à des dépotoirs quand elles ont été évacuées.
« Selon la théorie marxiste, seul le travail crée de la valeur et les ressources naturelles sont gratuites puisque créées sans apport de travail. D'où la notion de domination de la nature par l'homme et le volontarisme productiviste qui en a découlé »
La Bulgarie a fait partie des pays particulièrement touché comme l’explique Wikipédia dans l’article sur la République Populaire : « en novembre 1989, une importante pollution au chlore dans la région de Ruse , provenant d'une usine roumaine située à Georgiu, entraîne le déclenchement d'importantes manifestations en Bulgarie pour protester contre la situation écologique désastreuse du pays ».
Mais pour bien comprendre l’état écologique des pays de l’est, il faut observer les évolutions des pays occidentaux, qui faisaient preuve jusque dans les années 50 de la même désinvolture. En réalité, les pays de l’est ont continué sur la tendance de la première moitié du 20ème siècle, avec des volumes de plus en plus importants, alors que les pays occidentaux changeaient progressivement leurs comportements.
En 1959, la preuve est faite que les nombreux décès due à une maladie décrite depuis 1949 et atteignant en priorité les pêcheurs de Minamata, est due aux rejets de mercure d’une entreprise pétrolière. Les déversements cessent à partir de 1966, grâce à un procédé plus économique et moins polluant.
Cet événement et bien d’autres vont provoquer une prise de conscience progressive et la création d’associations écologiques. En 1972, l’auteur de science fiction John Brunner publie un roman qui décrit une Amérique malade de la pollution dans « le troupeau aveugle ». En 1974, René Dumont se présente à la présidentielle française avec un discours écologique.
Dans les années 70 , les problèmes sont déjà bien connus et progressivement pris en charge. En France, les agences de l’eau se préoccupent de la pureté de l’eau. Sous la pression des Verts allemands, l’Union européenne va prendre des mesures de plus en plus contraignantes, et sans qu’on s’en rende compte, les pays vont changer.
Le changement est facilité curieusement au début par les contraintes économiques. Comme pour le mercure de Minamata, les premières évolutions techniques sont particulièrement rentables. Quand on passe de 0 à 97% de récupération du fluor dans la fabrication de l’aluminium, on fait de sérieuses économies. Par contre, pour passer de 97 à 98 ou 989%, cela coûte bien cher et cela rapporte peu !
Les logiques gestionnaires de l’Ouest conduisent donc à de gros progrès dans les années 60/70, progrès qui ne seront pas faits à l’est : au milieu des années 70, les procédés de fabrication de la pâte à papier sont également modifiés de manière rentable. Puis les normes écologiques prendront le relais pour aller plus loin malgré les surcoûts Dans les démocraties populaires, les logiques de gestion et de fixation des prix ne poussent pas aux mêmes progrès. L’absence de mouvements de contestation fait le reste. Le résultat : une catastrophe écologique !
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