La note de conjoncture que vient de sortir l’INSEE est nettement plus optimiste que la précédente sortie en juin. La note prévoit une croissance de 0.8% au second semestre. La marge d’incertitude qu’elle se donne est plus faible qu’en juin, mais elle laisse la voie ouverte entre légère rechute et accélération
C’est la
relance du commerce international, tirée par les pays émergents, qui a fait la
reprise inattendu du deuxième trimestre et c’est elle qui semble être pour le
service conjoncture de l’INSEE le socle le plus sûr du maintien d’une
croissance faible mais réelle.
Si le doute ne semble pas exister dans l’esprit des auteurs en ce qui concerne les pays émergents, ils sont beaucoup plus hésitants pour les pays développés, même si l’hésitation est entre un léger recul et une légère croissance des dépenses
L’INSEE ne voit pas l’investissement reprendre, malgré des taux d’intérêts faible, en raison du faible taux d’utilisation des capacités de production. Dans ce domaine, l’incertitude parait très faible.
La consommation des ménages, qui n’a cessé de croître en France, y compris pendant les périodes les plus sombres de l’hiver 2008, peut subir le double impact de la hausse du chômage et de la hausse des prix pétroliers. Au final, les conjoncturistes voient la consommation atone chez nos voisins, avec un recul possible aux USA et au Royaume Uni en fin d’année, mais « En France, le pouvoir d'achat et la consommation continueraient de croître, quoique modestement »
Au total « la sortie de récession de l’économie
française serait confirmée au second semestre, à un rythme modéré » (
l’INSEE prévoit +05% au troisième trimestre et 0.3% au quatrième).
Ce qui rend la prévision difficile, c’est bien sûr
l’incertitude sur la réaction des ménages vis-à-vis de leur situation :
vont-ils augmenter ou diminuer leur niveau d’épargne ?. Si on se trouve
dans le second cas, la consommation repartira, suivie ensuite de la
reconstitution des stocks puis de la reprise de l’investissement. Si on est
dans le premier cas, la timide reprise actuelle pourrait retomber.
C’est une des raisons de l’hésitation de l’INSEE.
Il me semble que les efforts de relance budgétaires
considérables des États, le faible niveau des taux d’intérêts poussent à une
reprise économique
En ce cas, on pourrait assister à une reconstruction des
stocks. L’INSEE a bien sûr noté comme moi la part énorme prise par le dé stockage dans le recul de l’activité. Les auteurs prévoient d’ailleurs une contribution positive de la variation
des stocks au quatrième trimestre, et notent dans leur conclusion :
"Comme souvent dans des phases de rebond de l’activité, l’ampleur et la vitesse du redémarrage pourraient être sous-estimées, d’autant que celui-ci se produit simultanément dans l’ensemble des zones. Ainsi, la reconstitution des stocks pourrait être plus prononcée que prévu"
On a compris que je penche plutôt pour cette hypothèse Mais bien sûr, moi aussi, je peux me tromper !
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