Aymeric défend l’expérimentation d’un moyen financier de lutte contre l’absentéisme par trois lycées professionnels de l’Académie de Créteil. D’autres reprochent à cette mesure son inefficacité et d’être contraire aux valeurs de la République. Certains posent une bonne question : pourquoi y a-t-il de l’absentéisme chez ces lycées ?
Aymeric
voit deux qualités au projet : une approche pragmatique qui ne prétend pas
trouver la solution pour 100 ans mais répondre à un problème réel, et le
principe de l’expérimentation. On commence en effet à avoir compris l’intérêt
de l’expérimentation mais le savoir faire de généralisation reste à inventer.
On en a eu un exemple il y a une dizaine d’années avec la police de proximité,
bonne idée et expérience réussie et généralisation complètement foirée
Mais je m’égare, la question
n’est semble t-il pas celle de la conduite du changement mais celle de la lutte
contre l’absentéisme. Mais est ce que je m’égare tant que cela justement ?
Or donc tout ce qui se trouve de bien pensant, corporatiste, conservateur(rayer la mention inutile) dans le monde de l’Education Nationale ou de la gauche réagit au quart de tour pour condamner, forcément, une telle initiative contraire à nos (leurs ?) valeurs. Et Vincent Peillon d’invoquer les mânes de Condorcet et de Jules Ferry (bigre, l’heure doit être bien grave !)
La FCPE pose une bonne question
en s’interrogeant sur les causes de l’absentéisme. Les raisons évoquées (problème d’orientation, distance du lycée,
nécessité de se salarier, peuvent participer aux problèmes mais je ne suis pas
sûr que ce soit l’essentiel
J’avais proposé (sans convaincre
malheureusement) à une de mes clients de ne pas se poser la question des causes
de l’absentéisme mais celle du présentéisme.
Pourquoi en fait certains lycéens (collégiens, étudiants etc.) viennent t-ils en cours ?
Parce que c’est la norme (c’était vrai quand j’étais lycéen) parce qu’ils ont intégré une norme familiale à ce sujet, parce qu’ils voient où cela débouche, parce que les cours sont intéressants, parce qu’ils y retrouvent leur communauté de vie, parce qu’ils n’ont rien de mieux à faire etc. ?
Lister ces raisons possibles,
c’est déjà voir la faiblesse qu’elles peuvent avoir dans certains cas,
notamment dans les familles déstructurées et /ou chez les élèves en situation
d’échec depuis longtemps.
Ce qui rend moins crédible la réaction à gauche, c’est le sentiment qu’au moins dans certaines zones le problème est grave (on parle de 30% d’absentéisme dans certaines classes) et que leur discours n’est pas à la hauteur de cette gravité.
Une collègue me disait ce soir
que l’investissement scolaire n’était plus rentable aujourd’hui. Une étude du
CEREQ parue en janvier 2008 montrait ce qu’était devenu ceux qui étaient sortis
de formation initiale en 2004.
Le salaire médian de ceux qui
avaient une licence n’était supérieur que de 300 euros par mois à celui des
jeunes sans qualification, et cet écart était en diminution par rapport à ce
qu’il était en 2001 (340 euros).
Trois ans après sa sortie en 1998, avec une licence, on gagnait 35% de plus que sans qualification, avec un DEA ou un DESS 82%. Pour ceux sortis en 2004, l’écart n’est plus respectivement que de 26% et 59%. Alors pourquoi s’acharner ?
La même étude du CEREQ montre de grandes différences de situation et d’intérêt selon 5 groupes de filières professionnelles. Il serait utile de regarder les différences dans l’absentéisme !
Comme souvent, toutes les études sérieuses existent. Encore faut il accepter de les prendre en considération, que l’on soit au gouvernement ou dans l’opposition !
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