La composition du plateau d’Arlette Chabot, lors de la soirée électorale du 5 juin, était révélatrice des choix qui allaient faire gagner certaines listes et perdre d’autres. Huit listes étaient représentées, mais plusieurs l’étaient par des personnes qui n’étaient pas candidates mais responsables de leur parti.
On a retenu de cette soirée l’altercation entre François Bayrou et Daniel Cohn Bendit, oubliant au passage ce qui avait pu pourtant frapper certains commentateurs : parmi les présents, on comptait des candidats (Marine Le Pen, Philippe de Villiers, Daniel Cohn Bendit, Jean Luc Mélenchon, ) et d’autres qui ne l’étaient pas (Xavier Bertrand, François Bayrou, Martine Aubry). Et, oh combien révélateur, je ne suis pas capable de savoir si Olivier Besancenot l’était !
Si la liste Europe Ecologie a beaucoup mieux réussi que les listes PS et Modem, c’est sans doute aussi qu’elle a su se montrer unie autour d’un leader clairement identifié comme tourné vers le Parlement Européen dont il est membre depuis 15 ans, au point d’être devenu le président de son groupe. En face, la présence de François Bayrou et de Martine Aubry était la preuve que le PS et le MODEM n’avaient pas su ou voulu mettre en avant une personnalité responsable nationale de la liste. Le fait que leurs campagnes aient été plus nationales qu’européennes (un comble pour des partis à priori pro européens) procède évidemment du même choix.
A cet égard, la posture de l’UMP a été plus ambiguë. Il y avait effectivement un responsable national en la personne de Michel Barnier, aussi légitime que D Cohn Bendit pour son passé européen. Mais c’est Xavier Bertrand qui était présent sur le plateau de la 2. La référence au président de la République était également claire. Il est vrai, qu’habilement, elle portait sur son rôle quand la France a présidé le conseil.
Marine le Pen et Philippe de Villiers venaient à la fois comme leader de leur formation et comme candidats. Mais leur posture anti européenne leur permettait ce choix.
A l’extrême gauche, on observera que la personnalisation de la campagne autour d’Olivier Besancenot n’était guère de nature à convaincre de la nature nouvelle du NPA par rapport à la défunte LCR, quand la présentation du Front de Gauche autour de Mélenchon, Piquet et Patrick Le Hyaric donnait le sentiment d’une force réellement élargie au-delà du PC
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