Le nombre de chômeurs a augmenté de 90 200 en France au mois de janvier accentuant la tendance des derniers mois. Les prochains mois pourraient être tout aussi sombres : l’UNEDIC prévoit 300 000 chômeurs supplémentaires en 2009, et il est possible que sa prévision soit trop optimiste !
Les résultats mensuels révèlent quelques caractéristiques classiques mais généralement ignorées du grand public.
D’abord, il n’y a pas suppression des embauches, loin de là ! En janvier, il y a plus de 435 000 nouvelles inscriptions et 324 000 sorties du pôle emploi (en données brutes)
Ensuite, parmi les nouvelles inscriptions, celles dues à un licenciement économique ne représentent qu’une très faible part du total (environ 4%) avec ce mois 17 600 . Ce nombre est cependant en augmentation sensible sur un trimestre : + 23.5%
Enfin, on note une évolution plus défavorable aux hommes qu’aux femmes. cela correspond à une tendance de fond, le chômage des femmes étant devenue depuis peu plus faible que celui des hommes.
Au premier trimestre 1996, le taux de chômage se situe à 9.2% pour les hommes et 12.6% pour les femmes, soit un écart de 3.4%. Dix ans après, au premier trimestre 2006, il se situe à 8.6% pour les hommes et 10.6% pour les femmes. L’écart de 2% n’est ensuite plus que de 1.3% un an plus tard puis 0.9% début 2008. Ces chiffres concernent l’ensemble de la France, DOM comprise. En raison des différences de taux d’activité selon les sexes, ils sont compatibles avec un plus grand nombre de chômeurs que de chômeuses.
Sur la seule France métropolitaine, le nombre de chômeurs est en janvier 2008, de 973 milliers d’hommes et de 936 milliers de femmes. Entre janvier 2008 et 2009, le nombre de chômeurs hommes augmente de 112 milliers, les chômeuses augmentent de 82 milliers.
Cette différence d’évolution entre les sexes est liée à la montée des services et à la baisse de l’industrie. La récession en cours touchant en priorité l’industrie, ne peut qu’accélérer le phénomène. Sur un an, l’emploi salarié a baissé de 2.2% dans l’industrie et de 0.5% dans le tertiaire principalement marchand. Il a augmenté de 1.7% dans la construction.
Dernier point, les variations par région sur un an. L’île de France et la Corse sont les seules a voir le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie 1 monter de moins de 10%, avec respectivement 6.5 et 6.3%. Les régions où le nombre de chômeurs augmente de plus de 20% sont la Bourgogne (+20.2%), l’Auvergne (+20.9%), le Limousin (+22.2%), la Basse Normandie (+22,7%), Rhône Alpes(+23.4%), les pays de la Loire’(+24.1%) et la Franche Conté (+27.5%)
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