En ouvrant la radio ce matin, on sait immédiatement qu’il y a grève générale : France Inter ne diffuse que de la musique. La journée s’annonce belle, le soleil devrait favoriser les manifestants qui se réunissent cet après midi à La Bastille.
Le secteur public se mobilisera sans doute en masse, l’appel général ayant aussi pour vocation à fédérer les mécontentements divers, avec notamment la revendication de l’arrêt des suppressions d’emplois dans la fonction publique (le chiffre de 30 000 pour cette année est avancé dans les tracts).
Mais le secteur privé devrait suivre aussi, tant la crise économique en cours inquiète. Dans mon entreprise, habituellement peu sensible à ses mots d’ordres généraux, un certain nombre de salariés se sont manifestés spontanément pour exprimer leur intention, qui de participer à la manifestation grâce à un jour de CP ou d’ARTT, qui de prendre un jour de grève. Au-delà de quelques militants politiques de gauche, le mouvement touche surtout les plus jeunes, peut être plus solidaires ou moins désabusés…
C’est au point qu’il a fallu examiner en catastrophe qu’elle était la procédure à suivre pour se faire pointer en grève. Renseignement pris, le fichier informatique n’ayant pas été déclaré à la CNIL dans cet esprit, il a fallu mettre en place une ligne « absence autorisée non payée ». Un congé sans solde quoi. Du boulot en perspective pour le service du personnel qui devra donner l’an prochain des chiffres dans le bilan social !
La crise mettra cependant des freins aux ardeurs dans le privé. Quand on est dans l’automobile par exemple, faire grève, c’est offrir au patron gratuitement une journée de chômage technique !
Sur quoi tout cela débouchera t-il ? Personne ne le sait. Certains rêvent bien sûr d’un grand mouvement social et se souviennent de 1995 Mais les revendications sont très variées, et reflètent avant tout une inquiétude générale. La journée peut servir de catharsis à cette inquiétude ou déboucher sur n’importe quoi.
Personnellement, je ne fais pas grève, ayant cessé depuis très longtemps de croire à ce genre de grand messe. Et j’ai un train à prendre cet après midi, pour une intervention que je ne peux louper demain matin. J’ai eu la chance d’en trouver un qui est annoncé fonctionner. Encore faudra t-il pouvoir rejoindre la gare !
Car c’est l’autre souci de ceux qui ne sont pas grévistes : comment aller au travail ? Cela peut aussi bien déboucher sur des embouteillages monstres que sur une circulation très fluide. Je pencherais plutôt pour la deuxième solution, beaucoup ayant pris leurs précautions : ARTT, travail à domicile ou autres.
On verra !
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