La mort dans un hôpital d’un enfant de trois ans, suite à une erreur de transfusion, s’est traduite par la mise en garde à vue puis en examen de l’infirmière concernée, tandis que les parents décidaient de porter plainte. La faible actualité a conduit à donner de l’importance à ce fait divers tragique.
Une fois de plus, les personnes directement concernées et la Justice se trouvent prises dans un tourbillon médiatique. On voudrait connaître les responsables avant de comprendre ce qui s’est passé, condamner les coupables avant que l’enquête soit faite. Un médecin syndicaliste en profite pour demander la démission de la ministre de la santé et une multiplication des moyens.
La rapidité et la Justice n’ont jamais fait bon ménage et on sait, hélas, ce que veulent dire les mots « justice expéditive ». Pour autant, je trouve que pour une fois, en dehors de l’essai de récupération syndicale, le traitement de l’événement n’a pas été trop mauvais
D’une part en effet, ni le nom de famille de l’enfant décédé, ni le nom de l’infirmière mise en garde à vue n’ont été révélés. On peut en effet gloser sur la présomption d’innocence et prendre des précautions oratoires sur la culpabilité ou non d’une personne mise en examen, le mieux est encore de ne pas donner son nom. On imagine d’autant plus qu’ici l’infirmière qui s’est trompée doit être effondrée.
D’autre part, dans ces affaires,
le pire est de donner le sentiment que l’enquête n’est pas faite, et que les
personnes concernées sont blanchies avant même d’avoir eu à s’expliquer. On a
vu à Villiers le Bel et dans d(‘autres occasions à quel point donner ce
sentiment pouvait avoir des conséquences catastrophiques.
A contrario, la difficulté est
de faire une enquête sans préjuger de la culpabilité. On sait que les médias ne
sont pas facilitateurs dans ce domaine, tant ils ont basculé depuis longtemps
dans le simplisme et le caricatural, de par la volonté de voire les choses en
noir et blanc, quand elles sont si souvent composées de toutes les nuances de
gris. On en a vu le risque à l’occasion d’Outreau mais aussi de ce médecin
accusé à tort d’avoir voulu tuer une vieille dame qu’il cherchait à secourir.
Les commentaires récents