Partis à Amsterdam pour un week-end de 4 jours en amoureux, ma femme et moi avons notamment visité le Musée Van Gogh, qui a profité de l’abondante collection du neveu du peintre. On y trouve aussi quelques tableaux d’autres artistes. Impressions toutes personnelles d’un visiteur profondément ignare sur tous ces sujets.
Le musée offre une grande variété de tableaux, avec des salles spécialisés par période caractérisées par le lieu de résidence du peintre : les Pays Bas, Paris et les bords de Seine, Arles, St Rémi de Provence…
Le premier tableau qui accroche mon regard est un auto portrait très connu de l’artiste. Il s’est exprimé par des traits de quelques centimètres, horizontaux sur le bas du visage verticaux sur le front et les cheveux, en cercles dans le fond qui encadre le visage. Le résultat donne une grande force à l’expression, en attirant le regard sur les yeux, mis ainsi au centre du tableau.
Un peu plus loin, un tableau d’un petit village néerlandais dégage trois zones : le premier plan est comme flou, grâce à des coups de pinceau en spirale, le deuxième plan, avec des maisons et des champs, est au contraire comme marqué au cordeau, avec des traits précis. En arrière plan, le ciel nuageux est un intermédiaire entre le flou de l’avant plan et la précision du second plan. On croirait voir une photo, dont la focale aurait été réglée pour une distance moyenne.
Aux œuvres sombres de la période hollandaise, dominée par des portraits de femmes ou des paysages, succèdent les couleurs beaucoup plus lumineuses de Paris, et surtout des œuvres peintes dans le Sud de la France. Curieusement, même dans cette région, le ciel est le plus souvent bleu pâle et traversé de nuages : seules deux ou trois œuvres montrent le ciel très bleu que l’habitué des paysages du nord de la France découvre quand il arrive dans le sud de notre pays.
Le musée présente aussi deux tableaux de la même scène de tonte d’un agneau, l’un peint par Millet et l’autre par V Van Gogh, à partir du précédent. Si celui de ce dernier est nettement plus clair, on retrouve dans le premier ce qui fera les caractéristiques de l’école franco belge de bandes dessinées, avec cette ligne claire et précise que personnellement j’aime beaucoup, quand l’autre donne plus une sensation de flou (et fait penser, pour ceux qui connaissent, aux dernières œuvres de Hermann).
Le dernier étage présente une dizaine d’œuvres de Malevich, peintre d’origine russe du 20ème siècle. Quelques toiles modernes semblent se moquer du monde avec en tout et pour tout deux grands lignes qui se croisent (je suis désespérément fermé à ce type « d’art ») d’autres montrent la grande maîtrise technique de l’artiste. En particulier un grand tableau présente une femme dans un jardin. L’ensemble est traité à la méthode impressionniste, sauf la tête, quasiment photographique, au point qu’on a l’impression qu’elle a été découpée et rajoutée au tableau.
Le sous sol est consacré à une collection de divers peintres de toutes époques, de Fra Angelico à Manet, en passant par Rembrandt et Goya. L’une des œuvres, peinte par Van Doren, représente l’appel de Mathieu, selon l’évangile .
Le futur évangéliste, collecteur d’impôts, est en train de travailler. On voit des pièces et des manuscrits sur la table, et une personne absorbée par cette partie de la scène. On voit la main de Christ tendue vers Mathieu, lequel tient sa propre main retournée vers lui même, comme s’il se demandait s’il n’y avait pas erreur sur la personne. Les deux autres personnages de part et d’autres de Mathieu regardent Jésus, dont on ne voit qu’une partie du visage, dans l’ombre du bord du tableau : c’est sa main qui exprime l’appel, alors qu’on voit mieux un personnage sur la gauche qui peut être un disciple du Christ. Mais au final, ce sont ces diverses mains qui « parlent » et qui donnent toute sa force au tableau
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