Le Monde de ce soir publie un article sur les mariages précoces dans le Rajasthan : beaucoup d’adolescentes sont mariées avant l’âge de 15 ans, bien que la loi indienne l’interdise. Le journal du soir ajoute que le phénomène est accru par le manque de filles, qui pousse les parents à marier leur fils dès qu’une occasion se présente.
L’article affirme qu’au recensement de 2001, le ratio
entre sexes était tombé à 886 hommes pour 1000 femmes. On fera l’hypothèse
qu’il s’agit du ratio des naissances et on rectifiera l’information :
évidemment, il s’agit de 886 filles pour 1000 garçons. En effet, le mépris pour
les personnes de sexe faible se conjugue avec l’obligation pour les parents de
donner une dot en mariant leur fille,aboutissant à ce que les parents évitent les
naissances féminines. Cela signifie bien sûr infanticide depuis longtemps et
développement récent de l’avortement sélectif, depuis que l’on sait identifier
le sexe des embryons.
Au-delà du caractère horrible de ces pratiques, on peut
se demander quelles en seront les conséquences quand elles auront produit un
déséquilibre massif à l’âge adulte, ce qui semble être le cas aujourd’hui. On
peut bien sûr espérer que la rareté des filles augmente leur valeur, mais on
peut s’attendre, au moins dans un premier temps, à une augmentation de l’écart
d’âge entre les époux : puisqu’on manque de filles, on les prend plus
jeunes.
Si l’exercice a évidemment ses limites, il est doublement
défavorable aux filles : elles sont souvent mariées sans leur accord et la
différence d’âge favorise la domination masculine dans le couple.
On peut cependant estimer qu’à long terme, le temps
jouera pour les filles. Malheureusement, ce sera long. Avec le ratio indiqué
plus haut, et en se rappelant que la plus forte mortalité masculine est
habituellement compensé par un taux proche de 104 garçons pour 100 filles à la
naissance, il manque une femme pour 7 hommes par génération. Il suffit donc
d’augmenter d’un an tous les 7 ans la différence d’âge entre les époux pour
qu’il n’y ait pas de problèmes de pénurie de femmes. Comme on peut probablement
l’augmenter de quelques années, il faudra des décennies avant que le système ne
soit plus viable.
Des décennies peu favorables
aux femmes !
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