Depuis que la présidentielle de 2002, où les représentant des deux partis prétendument hégémoniques (le PS et l’UMP) avaient fait moins de 20% des voix chacun (et encore beaucoup moins sur les inscrits), tout est fait pour masquer la réalité du rapport des forces politiques
Les deux partis qui se partagent les pouvoirs depuis le début de la 5ème République ont maintenant monopolisé les moyens financiers (à travers une loi de financement inique) et médiatiques pour empêcher l’expression des préférences réelles des français.
Mais cet exercice a ses limites et les élections municipales ont été l’occasion de rappeler la réalité, en montrant notamment la vitalité de nombreuses autres forces, en particulier le Front National, les divers droites, le Modem, les Verts, le PC et la LCR.
Evidemment, le ministère de l’intérieur manipule les chiffres pour nous faire croire que ces différentes forces représenteraient seulement 0.93%(FN), 3.7% (Modem) 1.19% (Verts et écologistes) 2.62%(PC) et 1.79%(LCR et autres) soit un total de 10.23% seulement.
Cette vision est évidemment inexacte. Elle ne reflète pas une réalité que les contraintes de constitution de listes quand on n’a ni les finances ni les médias, ont occulté.
Il s’agit donc de rétablir la Vérité : un examen sérieux des chiffres le permettra.
Tous les médias se sont empressés d’enterrer le Front National, sous prétexte que son leader n’était pas eu deuxième tour comme en 2002. Le premier tour de ces municipales apporte un cinglant démenti à ceux qui avait passé le FN par pertes et profits. Marine Le Pen, que son excellent score aux législatives et maintenant aux municipales ont autorisé à franchir le barrage médiatique, l’a dit à la télévision dimanche soir en citant à titre d’exemple les villes de Perpignan et de Noyon. Ce sont effectivement de très bons exemples.
A Hénin, JM Le Pen avait fait 18.6%. La liste FN fait maintenant 28.5%
A Noyon, JM Le Pen avait fait 14.95%, la liste FN recueille 17% des voix
A Perpignan, JM Le Pen avait obtenu 14%, la liste FN n’en est pas loin avec 12.3%
Tout montre que les électeurs de JM Le Pen, un moment abusés par les discours d’un ministre de l’intérieur qui avait pourtant beaucoup plus dit que fait, sont en train de revenir au bercail ; On verra bientôt que le FN pèse au moins 15% des suffrages.
De nombreuses listes de droite se sont constituées contre la volonté hégémonique de l’UMP ou les comportements infantiles du président de la République. On le voit aujourd’hui à Paris, avec des listes dissidentes qui viennent narguer les listes officielles (voir dans le 8ème par exemple). Habitué à se servir de cette notion fourre tout pour cacher les réalités, le ministère est pris à son propre piège et obligé d’admettre que les divers droite représentent 15.86% des électeurs. Et ce, sans tenir compte des villes de moins de 3500 habitants où l’on sait que la plupart des listes sont apolitiques et généralement classées dans ces divers.
Le MODEM fait évidemment parti de ceux que les journalistes appellent perdants, alors que les autres ne cessent de le courtiser ! C’est se focaliser sur le cas de F Bayrou à Pau (32.6%) qu’ignorer ces listes qui l’emportent dès le premier tour à Arras, Hérouville St Clair, Faches-Thumesnil, St André lès Lille, Le Plessis Trévisse, Louvres ou Ville d'Avray. Et les 31%obtenu par ce parti à Orthez, les 41% de Biarritz etc…A n’en pas douter la force qui a suivi F Bayrou aux présidentielles, lui permettant de faire 19% des voix, est intacte !
Les Verts sont également victimes de la focalisation sur la ville de Paris, encore que les amis de D Baupin aient fait nettement plus que les 5% annoncés dans les sondages. Pourquoi ne pas évoquer les 20% obtenus à Valence par Michèle Rivasi, les 15.5% de Grenoble, les 16.8% de Quimper ou les 25% de Morlaix ? Ou les 56.6% de Noël Mamère à Bègles et les 32.4% de D Voynet à Montreuil ? Les Verts ne sont ils pas aujourd’hui au-delà des 9.7% obtenus avec D Cohn Bendit aux européennes de 1999 ?
Le Parti Communiste a lui aussi été enterré par les médias. Au point que le PS a cru pouvoir rompre l’alliance pour lui contester la tête de nombreuses mairies en région parisienne. De la même façon qu’on avait dit en 2007 que le PC n’aurait plus de députés (ce qui a été invalidé de manière éclatant par les faits), la réalité a contredit les fols espoirs des socialistes qui se sont cassés les dents au Havre, à Nîmes, à Montluçon, à St Denis ou à Firminy . Le PC garde dès le premier tour les mairies de Vaulx-en-Velin, Givors, Martigues, Arles, St Claude, Champigny, Ivry, Malakoff, Nanterre, Bagneux, Gennevilliers. Ils gagnent sur la droite Dieppe et Vierzon. Comme est obligé de le reconnaître Le Monde, le PC sort conforté des primaires provoquées par le PS
Mais c’est la LCR qui progresse le plus dans ce scrutin. Avec des scores de 15.2% Quimperlé, de 15% à Sorgues, de 14.8% à Sotteville les Rouen, de 13.8% à Clermont Ferrand, de 10.8% à Foix, et d’autres également importants dans des dizaines et des dizaines de villes grandes ou moyennes, la LCR montre que son idée de nouveau parti permet de rassembler beaucoup de ceux qui donnent à O Besancenot une cote extraordinaire dans les sondages.
Les chiffres du PC et de la LCR sont d’ailleurs à comparer aux forces de gauche qui se sont opposées victorieusement au référendum constitutionnel. Il est évident que le « non » de gauche était au moins à 30% des voix. Il est donc parfaitement admissible de penser que le PC et la LCR représente chacun environ 15% des Français.
Comme on le voit, ces six forces qui ne sont ni l’UMP ni le PS sont des forces qui comptent réellement. Partout où ils ont la liberté d’agir, chacune d’elle montre qu’elle pèse en réalité entre 10 et 20% des suffrages au niveau national. Si on prend une moyenne de 15%, chiffre très mesuré au regard des explications données ci-dessus, on arrive à un total de 90% Ce qui veut dire que le reste fait au plus 10%. Quand on sait que ce reste comprend des régionalistes ou autonomistes, mais aussi des partis comme LO, le Nouveau Centre, le MRG, le MRC ou les radicaux et le CNI, on imagine ce qui reste réellement pour le PS et l’UMP réunis et à quel point on trompe les citoyens sur la réalité du rapport de force politique !,
Et on voudrait nous faire croire qu’on va directement vers un système bipartisan ?
PS pour mettre les points sur les "i": le résultat final aboutissant à ne laisser pour l'UMP et le PS réunis que moins de 10% me semblait montrer par l'absurde que les démonstrations précédentes étaient largement exagérées, parce qu'elles consistaient à généraliser des exemples locaux et spécifiques. Apparemment, c'était moins évident que je le pensais
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