Je me suis réveillé tôt mais quelques traces orangées commençaient à poindre au nord est quand je suis parti ce matin vers Montmartre, assuré de louper le lever du soleil. Je me suis malgré tout dépêché. Arrivé au bas de la basilique et comme la montée habituelle était fermée, j’ai pris les escaliers qui longent le téléférique, suffisamment rapidement pour être bien essoufflé une fois arrivé en haut. Un groupe d’une quinzaine d’adolescents et d’adolescentes en chemise rouge était déjà là, devant le Sacré Cœur, donc mal placés pour voir le lever du soleil.
J’ai donc fait le tour pour avoir une vue sur le Nord Est et je me suis trouvé devant un escalier dévalant la butte. Le ciel était bien rouge à l’horizon, face à l’escalier mais le soleil se faisait encore attendre. Chance. Je n’ai attendu que quelques minutes pour le voir poindre. Cinq minutes après, il était complètement visible. Prendre son temps tranquillement pour regarder la ville à l’aube ! Nous n’étions que quelques uns, un jeune couple, un jeune homme, une jeune femme et moi-même. Au même moment, deux jeunes filles montaient l’escalier. L’une, en chemise rouge de la branche pionnier des Scouts et Guides de France, avait le pied dans le plâtre, ce qui ne lui permettait que de sauter une marche à la fois en prenant son élan. J’ai compris ensuite que responsable dans un camp, elle s’y était blessée.
Je suis en suite retourné comme les autres devant la basilique. Le rendez vous officiel était seulement à 8 heures. Le soleil commençait à raser les toits. Au premier coup d’œil, on ne voit guère que cela depuis la butte. Et puis on aperçoit sur la gauche le toit cuivré vert de St Vincent de Paul, encadré par les deux grandes tours. Plus loin au fond les tours du coté de la place d’Italie. A droite ressort la tour Montparnasse. En regardant mieux, on distingue les gares de l’Est et du Nord assez proches, les tours de Notre Dame et le Panthéon. Il faut se déplacer pour voir la tour Eiffel : je ne l’ai pas fait.
Le groupe de jeunes pionniers a fini par partir. D’autres les avait remplacés, avec leurs chemises jaunes, rouges, bleues ou vertes, il s’agissait de responsables.
A 7 heures trente sont arrivés trois jeunes scouts israélites, puis les escaliers devant le parvis se sont remplis régulièrement. Beaucoup de jeunes de 20 25 ans, ces responsables qui font que le scoutisme peut être proposé à des milliers d’enfants et d’adolescents, des jeunes qui donnent beaucoup mais qui en retirent tellement de savoir faire et d’amitiés !
Ces jeunes dominaient en nombre mais on voyait aussi des adultes parfois avec leurs enfants, souvent avec leur chemise d’uniforme et leur foulard. Quelques jeunes adultes avec leurs costume cravate et même leur attaché case ou leur ordinateur, de passage comme moi avant de partir au travail. Une forte majorité de Scouts et Guides de France mais aussi quelques scouts unionistes, quelques scouts unitaires ou d’Europe, des étrangers aussi. Une délégation malgache et une cheftaine tchèque, celle qui était déjà là au lever du soleil. D’autres encore sans doute que je n’ai pas repéré.
A 8 heures, les organisateurs se sont manifestés. Six jeunes, sans doute représentants des six associations constitutives du Scoutisme Français ont lu un texte, la dernière partie étant reprise par la foule. Car à ce moment, les escaliers étaient pleins, plus de 500 personnes étaient rassemblées là. Quelqu’un a lancé le chant de promesse des SGDF, repris par tous. Tous les couplets. Puis l’éparpillement. Je suis parti au travail, croisant les retardataires qui avaient raté l’essentiel.
Comme le texte lu le précisait, des rassemblements de ce type ont fait le tour du monde. Celui de Brownsea avait lieu dans la foulée. Et là bas en Angleterre, 40 000 jeunes rassemblés pour le Jamboree du centenaire se retrouvaient à leur tour.
Parmi eux un millier de Français . Je compte bien en trouver un pour raconter ici ce qui se sera passé !
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