La percée récente de F Bayrou dans les sondages et le maintien de N Sarkozy et S Royal à un niveau élevé, donnent au total à ces trois candidats entre 71 et 73.5% selon les enquêtes. Ce résultat qui nous ramène à une époque où le vote extrême était faible, est assez surprenant quand on le compare aux scores obtenus par les même partis il y a 5 ans : à eux trois, L Jospin, J Chirac et déjà F Bayrou n’avaient réuni qu’à peine 43% des suffrages exprimés.
On
peut trouver trois explications principales à ce résultat qui divise par deux
le nombre de suffrages obtenus par les autres candidats (28% contre 57%) :
Le
vote utile pour ne pas répéter avril 2002. C’est certainement une raison
importante. On notera qu’elle fonctionne à droite comme à gauche, ce qui
n’était pas évident.
Une
conjoncture économique un peu meilleure qu’il y a 5 ans. La différence est
cependant faible, puisque entre mars 2001 et mars 2002 notre pays a créé 121
milliers d’emplois dans le privé et qu’entre septembre 2005 et septembre 2006
(dernières statistiques disponibles) il en a créé 148 milliers.
Une
sous estimation du score des autres candidats, soit parce que les sondés
n’expriment pas ce qu’ils pensent, soit parce qu’ils n’ont pas encore
réellement réfléchi leur choix. Le score de J M Le Pen, limité à 10 ou 13%
parait étonnamment faible.
La
comparaison droite gauche donne des résultats surprenants. Il y a 5 ans, la
gauche (y compris Mamère, dont le parti était intégré à la gauche plurielle au
gouvernement) comptait 16.18% de voix pour Jospin et 26.75 % pour l’ensemble
des autres, soit un total de 42.93%. Dans une conjoncture à priori plus
favorable pour elle qu’il y a 5 ans ( le gouvernement de droite sortant bat des
records d’impopularité), la gauche se voit créditer de 26% pour S Royal et de
12 à 13% pour l’ensemble des autres, ce qui la mène au total en dessous de 40%.
La
droite, si l’on classe St Josse dans cette famille, avait recueilli 19.88 pour
J Chirac, 6.84 pour F Bayrou et 11.21 pour les 4 autres, soit un total de
37.93%. Elle obtient aujourd’hui 33% pour Sarkozy, 12 à 14 pour Bayrou et 2%
pour St Aignan / Lepage / Nihous. Soit un total de 47% au moins !
Si
on met de coté F Bayrou, la droite sans le centre serait passée de 31.09% à 35%
En
ce qui concerne l’extrême droite, elle recueillerait pour De Villiers + Le Pen
entre 11.5% et 15.5 % , au lieu de 19.2 pour Le Pen + Mégret.
En
résumé
La
gauche régresse nettement : est ce là que F Bayrou gagne sa progression par rapport à
2002 ?
Sarkozy
rassemble
étonnamment bien son camp
Royal
y arrive moins bien, malgré l’effort du PS pour éviter les candidatures concurrentes (Chevènement,
Taubira notamment). Les deux sus nommés et Jospin avaient fait à eux trois
23.83% et les sondages donnent 26% à S Royal : où est le vote utile anti
21 avril ?
On
ne sait pas ce qu’obtiendra le Pen. La différence entre les sondages à son propos fait
penser que son score est redressé par rapport à ce qui est déclaré, qui doit être
nettement plus faible. On ne sait jamais s’il faut multiplier par 2 ou 3 le
score déclaré de l’extrême droite pour avoir la réalité.
Faut
il en déduire que le score de Sarkozy est sur estimé au détriment de le Pen ?
Les
amateurs de mots croisés connaissent bien cette définition pour « urne » :
boîte à surprises !
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