Espérance de vie

            Les résultats démographiques pour 2008 affichent une stabilité de l’espérance de vie dans notre pays, en rupture à ce qui est observé de manière continue depuis la guerre, c'est-à-dire une augmentation de 3 mois par an, soit 2.5 ans par décennie

            Cette augmentation dure depuis la sortie de la guerre de 14, avec évidemment une interruption pendant la seconde guerre mondiale

Dans un premier temps, c’est la mortalité infantile qui a diminué. Aujourd’hui, 38 enfants sur 10 000 naissances meurent avant l’âge de 1 ans. Ils étaient encore 48 en 1998.Elle est encore estimée à 41 pour 10 000  pour 2009 sur le site de l’INED, qui prévoit pour 10 000 naissances, 29 décès à moins de 1 an en Islande, 101 en Lettonie, 129 en Argentine, 143 en Roumanie, 156 au Mexique, 222 en Chine, 293 en Algérie,  310 au Paraguay, 432 en Afrique du Sud, 486 au Laos, 509 au Gabon, 686 au Congo, 945 en République Centrafricaine, 1291 en Angola et au Libéria.

Après la guerre, c’est la diminution de la mortalité à chaque âge qui a pris le relais : non seulement l’immense majorité des habitants de notre pays atteignent l’âge adulte, mais les adultes vivent de plus en plus vieux. De 1998 à 2008, l’espérance de vie à l’âge de 20 ans pour les hommes est passée de 55.5 à 58.1 ans, soit un gain de 2.6 ans

On se souvient de l’épisode de la canicule : cette année là déjà, l’espérance de vie n’avait pas augmenté. Mais le bond l’année suivante avait été énorme, avec un gain de 8 mois, montrant que l’épisode de la canicule n’était qu’une parenthèse

Il y a 50 ans, on estimait que l’augmentation de l’espérance de vie allait prochainement cesser, et que celle-ci se stabiliserait autour de 65/70 ans. Et puis, les faits ont donné tort aux prévisionnistes, et on a constaté par exemple une augmentation forte du nombre de centenaires.

Au point que les spécialistes n’ont plus fait de prévisions et que certains se sont demandés si l’âge maximal de vie pouvait aller au-delà des maxima habituellement constatés, avec des doyens de l’humanité ayant environ 116 à 118 ans, au-delà du record de 124 ans de Jeanne Calment, certains allant jusqu’à évoquer des âges de 150 ans (pas pour tout de suite !).

 Ainsi l’age maximum, celui atteint pas les plus anciens, semble augmenter régulièrement, non pas de 3 mois par an comme l’espérance de vie, mais de 1 mois par an, ce qui est nettement moins mais déjà pas mal : cela représente presque 1 an par décennie.

Mais il est possible que ces évolutions finissent par cesser un jour ou l’autre. On peut se demander si la stabilité de l’année 2008 n’en est pas un premier signe. Mais on peut aussi penser qu’il y aura d’abord un ralentissement dans l’évolution (ce n’était absolument pas le cas jusqu’à présent), et rappeler qu’il y a de nombreux éléments, dans les progrès de soins comme de la prévention, qui plaident pour penser qu’il y a encore une augmentation attendue de l’espérance de vie.

Attendons de toutes manières une analyse plus fine par les spécialistes, de cette stagnation pour 2008.