Ce midi, j’ai pris un taxi pour aller avec ma femme à un repas familial. Le chauffeur avait mis une radio locale (avec une publicité pour une boucherie à Clichy !) et nous avons eu droit pendant tout le trajet aux commentaires des auditeurs
Manifestement, Sarkozy n’était pas dans les bonnes grâce de ceux que j’ai entendu et à un moment, une intervention virulente a consisté à faire remarquer que si des artistes de gauche (Hannin notamment) soutenait le ministre de l’intérieur, c’était parce que leur critère de choix était le positionnement pour ou contre Israël. S’en est suivi des considérations contre le lobby juif.
D’autres intervenants sont revenus sur le sujet, avec le même type de remarque, critiquant Simone Veil ou se réjouissant du point de vue de R Barre. Un auditeur a longuement expliqué que l’histoire devait pouvoir être réinterrogée. Je précise qu’il n’avait pas par ailleurs un discours gauchiste.
Je n’ai rien dit au chauffeur. Peut être l’aurais je du.
A l’arrivée, ma femme a remarqué à quel point le discours qu’on avait entendu était celui de gens dans leur monde et dans leurs certitudes. Des certitudes qui ne vont pas dans le sens d’une paix civique, c’est le moins qu’on puisse dire.
Cela m’a rappelé une remarque d’un ami blogueur : sur Google, les principales recherches avec le mot Ségolène donnent en 5ème position « Ségolène Israël ». Pour Sarkozy, Sarkozy jewish vient en second et Sarkozy juif en troisième.
Nous sommes sur une très mauvaise pente. Comment s’arrêter ?
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