L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) a calculé, à partir de l’estimation par de 200 ménages de ce que devrait être une « vie décente », ce que les besoins correspondants demandent comme ressources mensuelles à des ménages de taille diverse, en distinguant le fait que le logement soit social ou privé ?
Ce qui est considéré comme un besoin est forcément marqué par les habitudes de vie de l’environnement des sondés au moment où ils le sont. On considère ainsi indispensable d’avoir de l’eau chaude dans un logement ou de pouvoir écouter de la musique, mais il y a un siècle il s’agissait d’un luxe accessible à seulement quelques privilégiés.
Que la définition de ce que l’observatoire nomme une vie décente soit relatif n’est pas en soi une anomalie : la définition usuelle du taux de pauvreté, qui se réfère au revenu médian est également relative (au point qu’on calcule un seuil à 50% du revenu médian et un autre à 60%. On peut considérer que la part de pauvres reflète plus le niveau d’inégalité qu’une pauvreté « absolue », et dire qu’on ne devrait pas avoir de pauvres dans une société riche n’a guère de sens si la pauvreté est mesurée ainsi.
Reste que définir ce qu’est exactement une vie décente à partir de l’opinion d’un certain nombre de ménages est un défi : l’INSEE avait montré il y a quelques temps déjà que l’opinion que l’on a de la pauvreté dépend de son propre niveau de vie, de la même manière qu’on a tendance à dire que sont riches ceux qui gagnent par exemple 20 ou 50 % de plus que nous-mêmes.
Si donc l’évaluation faite par l’observatoire est tout à fait discutable, elle a le mérite de donner un repère. D’après ce repère donc, le niveau de ressources pour vivre décemment quand on est une personne seule est de 1424 euros par mois, soit 17088 euros par an. En 2012, le niveau de vie moyen d’une personne seule était de 20890. Le niveau de vie médian pour les français se situait à 19740 euros : plus de la moitié des français avaient donc selon ce critère un revenu décent (voire plus) mais une grosse minorité ne l’atteignait pas et était donc obligés de se restreindre dans un domaine au moins.
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