Ralliements

Tous les éliminés de la primaire socialiste se sont donc ralliés à celui qui était arrivé en tête dimanche dernier. Cela ne préjuge pas d’un résultat qui dépendra du choix des électeurs, mais éclaire en partie la personnalité des deux derniers candidats.

Je n’ai pas suivi le débat télévisuel de mercredi dans son intégralité, mais il m’a laissé sur le sentiment d’une nette supériorité technique de Martine Aubry face à un François Hollande ne maîtrisant pas ses dossiers (voir le débat sur le coût du redoublement) ou proposant des mesures inadaptées.

Le député de Corrèze bénéficiait depuis peu du soutien de soutien de son ex compagne, mais cela n’a pas empêché sa concurrente de promettre comme lui un beau poste ministériel à Ségolène Royal. Au point qu’on peut se demander ce que Hollande a promis comme poste à Montebourg., ce qui nous rappelle un des éléments majeurs des fonctionnements de pouvoir : l’attribution des places.

Aujourd’hui, l’ancien premier secrétaire du PS peut donc afficher le ralliement de tous les éliminés du premier tour, confortant ainsi l’image de rassembleur qu’il veut donner. Le congrès de Reims avait montré que les ralliements des leaders ne suffisent pas à provoquer le ralliement des électeurs, mais on peut en conclure au choix que ce n’est pas gagné pour Hollande… ou que Martine Aubry avait montré à l’époque sa difficulté à susciter un vrai rassemblement !

Sur ce sujet du rassemblement, un article de la Voix du Nord me parait bien exposer les données du problème

F. H. : «…faites le choix de celui qui vous paraît le plus capable … d'être ensuite un président … rassemblant les Français. »

M. A. : « …. je suis la mieux à même de rassembler la gauche et les écologistes. Cécile Duflot a rappelé nos relations de confiance, José Bové me soutient, de nombreux communistes, des radicaux de gauche comme Jacques Mutez ici dans le Nord et beaucoup de personnalités éminentes de la société civile comme Stéphane Hessel me soutiennent. Je rassemblerai toutes les femmes et les hommes qui veulent retrouver la France qu'ils aiment. » •

Entre un François Hollande qui veut rassemble tous les Français et une Martine Aubry qui veut rassembler le peuple de gauche, mon choix est vite fait

On a reproché à juste titre à Nicolas Sarkozy de prendre le risque de monter les Français les uns contre les autres, pour ne pas vouloir demain recommencer de l’autre côté, en opposant le peuple de gauche aux autre Français.

Certains à droite pourront préférer une candidate plus marquée à gauche pour avoir une chance de la battre. Au-delà du fait qu’il s’agit d’un pari risqué, il faut rappeler ici que la règle de la démocratie est l’alternance. Un jour ou l’autre, il y aura à l’Elysée un président venu de la gauche. L’intérêt du pays est qu’il ne soit pas un diviseur mais un rassembleur

On peut accuser François Hollande d’être un homme de compromission à force de vouloir trouver des compromis, et préférer du même coup une Martine Aubry plus têtue. Il faut peut-être rappeler ici que la réalité de la politique française à ce niveau, c’est l’impérieuse nécessité de devoir chercher des accords avec les partenaires étrangers, en particulier européens.

Je crois que finalement, je vais maintenir mon choix précédent !